Les nouveaux résultats de l’Étude longitudinale sur le devenir des jeunes placés au Québec et en France (EDJeP) sur les jeunes participants au Programme Qualification des jeunes (PQJ) montrent que l’intervention du PQJ ne parvient pas, à elle seule, à faire une différence significative positive pour améliorer la situation que vivent de nombreux jeunes, sur plusieurs indicateurs importants de la vie adulte à 19 ans. Ces résultats portent sur la situation du PQJ au moment de la collecte de données en 2019.
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Les résultats montrent que les jeunes qui prennent part au programme PQJ sont différents des jeunes qui n’y participent pas. Le programme vise spécifiquement les jeunes ayant les profils les plus complexes et les jeunes qui y participent sont bel et bien les jeunes dont les perspectives sont les plus sombres. Les critères de sélection du PQJ au moment de la collecte de données correspondent donc aux jeunes qui ont participé au programme.
Ces résultats peuvent s’expliquer « par la courte durée des programmes, qui n’englobent que partiellement la période de post-placement pendant laquelle ces jeunes sont particulièrement vulnérables ». Ainsi, il faut agir sur les conditions structurelles qui bloquent l’amélioration de la situation des jeunes, par exemple au Québec, les conditions générales du marché locatif avec la crise du logement en créant un continuum d’offres d’hébergement-logement avec suivi communautaire pour répondre aux besoins des jeunes.
De la même manière, pour améliorer la scolarisation pour les jeunes placés, un programme complet à cet égard doit prendre en compte à la fois les difficultés que les jeunes connaissent et les facteurs organisationnels et systémiques relatifs au système de soutien. Or, il est probable que le PQJ ne puisse à lui seul contrer ces difficultés organisationnelles et systémiques documentées.
Selon les données d’études menées à l’international, les programmes qui réussissent à faire une différence pour la vie des jeunes sont composés à la fois d’un accompagnement individualisé (comme celui du PQJ), mais aussi, et de manière intégrée, d’un suivi permettant l’accès et le maintien en logement-hébergement abordable et salubre, et avec un volet spécifique développé pour soutenir la scolarisation et l’emploi.
Le développement d’un programme de soutien multidimensionnel, dans la durée, avec une intensité qui prend en compte les besoins des jeunes est un élément crucial, tel que le recommande la Commission Laurent.