Détection et intervention précoce pour la psychose : pourquoi et comment ?

Notice bibliographique

Bertulies-Esposito, B., Sicotte, R., Iyer, S., Delfosse, C., Girard, N., Nolin, M., Villeneuve, M., Conus, P. et Abdel-Baki, A. (2021). Détection et intervention précoce pour la psychose : pourquoi et comment ? Santé mentale au Québec, 46(2), 45-83.

Résumé

Objectifs Cet article vise à résumer les étapes déterminantes du développement du modèle de détection et d’intervention précoce pour la psychose des 30 dernières années, et à recenser les écrits fondamentaux permettant d’identifier ses composantes essentielles et son efficacité.

Méthode Revue narrative de la littérature portant sur le développement international du modèle et contribuant à préconiser cette approche d’intervention chez les jeunes souffrant d’un premier épisode psychotique (PEP). Elle porte également sur diverses lignes directrices internationales et canadiennes révélant le consensus sur les composantes essentielles du modèle des programmes d’intervention pour premiers épisodes psychotiques (PPEP) et sur leur efficacité. Les enjeux et solutions pratiques pour faciliter l’implantation des différentes composantes essentielles seront présentés. L’accent est mis plus particulièrement sur le développement des PPEP dans le contexte québécois.

Résultats Les PPEP, appuyés sur un modèle développé au début des années 1990, sont aujourd’hui disséminés mondialement et déployés à grande échelle dans certains endroits, tels qu’au Royaume-Uni et au Québec. Leur propagation progressive a été favorisée par les efforts déployés pour en déterminer les objectifs principaux et les composantes essentielles pour atteindre ces objectifs, et par plusieurs études démontrant leur efficacité.

Parallèlement au changement de philosophie, vers une vision plus optimiste et nourrissant l’espoir, les PPEP ont mis l’accent sur 2 objectifs interreliés : réduire les délais de traitement (ou la durée de psychose non traitée) et maximiser l’engagement au suivi spécialisé adapté aux besoins spécifiques des jeunes sur le plan développemental et en fonction du stade du trouble psychotique. Une métaanalyse (2018) démontre la supériorité des PPEP comparativement au traitement usuel notamment sur le nombre d’hospitalisations, de rechutes symptomatiques, l’arrêt de traitement, le fonctionnement vocationnel et social. S’appuyant sur ces études et des consensus d’experts, plusieurs juridictions à travers le monde ont développé des lignes directrices afin d’assurer le respect de ces composantes essentielles associées à l’efficacité de l’intervention, tout en considérant la réalité de leur territoire. Parmi ces composantes sont priorisées : un accès rapide et facile, des soins et services adaptés aux jeunes, des interventions de proximité permettant la détection et la référence précoces, une pluralité d’interventions biopsychosociales (pharmacothérapie, psychothérapie cognitivo-comportementale, éducation psychologique, interventions familiales, interventions intégrées pour l’abus de substances, soutien à l’emploi et à l’éducation), une approche de prise de décision partagée et l’approche de case management intensif adaptée aux PEP, dans une équipe interdisciplinaire. L’évaluation continue des services éclaire les décisions cliniques et d’amélioration de la qualité des soins.

Conclusion Le modèle PPEP s’est développé progressivement et la recherche en a démontré l’efficacité. Une dissémination du modèle doit être fidèle aux valeurs fondamentales et aux différentes composantes essentielles pour en assurer l’efficacité et instiller l’espoir d’un rétablissement possible pour ces jeunes et leurs familles.

Hyperlien

https://doi.org/10.7202/1088178ar

Publication du membre

Dre Amal Abdel-Baki

Appartenance aux volets

Année

2021