Notice bibliographique
Pugliese, M. (2024). Declining Marriage Rates and The Collapse of Household Savings 1980–2014. Canadian Studies in Population, 51(8), 1-43.
Résumé
Depuis les années 1980, le taux global d’épargne des ménages a diminué en Amérique du Nord ainsi qu’au sein de plusieurs nations européennes, notamment en raison de l’augmentation des emprunts. Pour expliquer cette tendance surprenante, plusieurs travaux académiques antérieurs se sont intéressés à la précarité, à la réduction des dépenses sociales et au développement de la finance. En m’appuyant sur les recherches analysant le rôle du mariage sur l’accumulation d’actifs, la principale hypothèse que je formule dans cet article est que le repli de cette institution constitue un autre facteur permettant d’expliquer la baisse du niveau d’épargne global des ménages. J’explore ensuite cette hypothèse en utilisant des données macroéconomiques par année-pays de 19 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) recueillies entre 1980 et 2014. Après avoir tenu compte des principaux facteurs qui, selon les recherches précédentes, contribuent à la baisse de l’épargne, notamment la hausse des taux d’intérêt et des prix de différentes classes d’actifs, le taux de nuptialité est fortement associé au taux d’épargne et il explique de 14 à 32% de la baisse de l’épargne depuis les années 1980. Mon raisonnement et mes résultats ne suggèrent pas pour autant qu’il faille promouvoir le mariage pour favoriser l’épargne. Ils invitent plutôt au développement de recherches sur les stratégies de prévoyance des personnes célibataires, la façon dont elles peuvent remettre en question l’épargne privée au sein des économies contemporaines ainsi que la manière dont les politiques peuvent être adaptées afin de soutenir les pratiques d’épargne au sein de familles de plus en plus diversifiées. Plus généralement, cet article invite à porter une attention accrue aux répercussions macroéconomiques des mutations familiales qui restent peu étudiées en raison de l’influence persistante d’une vision de l’économie et de l’intimité les posant comme « mondes hostiles».
Hyperlien
https://doi.org/10.1007/s42650-024-00086-0Publication du membre
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