La CRJ est fière d’avoir soutenu la réalisation, l’analyse et le lancement du rapport de recherche sur la situation des jeunes entrepreneurs du Québec, de 2013 à 2018. Mercredi le 17 juin, lors du webinaire de lancement co-organisé par la CRJ et l’Institut de recherche sur les PME (IRPME), 80 participants du milieu universitaire, du milieu communautaire, du milieu entrepreneurial ainsi que de nombreux partenaires de la CRJ se sont donné rendez-vous pour discuter de la situation des jeunes entrepreneurs au Québec.
Le rapport, a été co-écrit par deux chercheurs de la CRJ, Étienne St-Jean et Marc Duhamel, professeurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et chercheurs à l’IRPME. Le lancement du rapport s’inscrit dans les activités de transfert de connaissance du chantier sur l’entrepreneuriat du volet Emploi et Entrepreneuriat. Pour en savoir plus, consultez le rapport de recherche.
Voici le webinaire de lancement.
Nous remercions les auteurs du rapport, MM. Étienne St-Jean et Marc Duhamel, pour leur présentation, ainsi que nos panélistes, Manon Théberge PDG d’OSEntreprendre et partenaire de la CRJ, ainsi qu’Évelyne Lalancette, jeune entrepreneure fondatrice de Renard Bleu, avec qui la titulaire du volet Emploi et Entrepreneuriat de la CRJ, Maria Eugenia Longo, a eu le plaisir de converser.
Résultats de l’étude : vers une baisse de l’entrepreneuriat des jeunes ?
En ce qui concerne la valorisation de la profession d’entrepreneur ou le statut qui lui est accordé, les chercheurs observent une différence entre les jeunes du Québec et ceux des autres provinces. « En effet, bien que la culture entrepreneuriale soit assez stable dans le temps, la valorisation de la profession est plus forte chez les groupes plus âgés que chez les plus jeunes au Québec. Et inversement, les plus jeunes sont ceux qui valorisent le plus l’entrepreneuriat dans le reste du Canada », selon le professeur St-Jean. De plus, en suivant l’évolution dans le temps les chercheurs remarquent une forte baisse de cette valorisation chez les jeunes de 18 à 24 ans au Québec entre 2016 et 2018, puisque le pourcentage estimant l’entrepreneuriat comme bon choix de carrière est passé de 80 % à 67,9 %. Chez les 25-34 ans, ils observent plutôt une augmentation constante de cette proportion depuis 2016.
Les auteurs soulignent une baisse importante en 2018 de plusieurs indicateurs servant à mesurer l’intention d’entreprendre et l’activité entrepreneuriale, et ce, autant chez les 18-24 ans que chez les 25-34 ans. Ces derniers sont aussi plus disposés à démarrer une entreprise que les 18-24 ans, mais ils ne s’engagent pas plus. Les deux professeurs posent les hypothèses que cela pourrait être causé par les obligations familiales de ce groupe d’âge ainsi que par la pénurie de main d’œuvre qui caractérisait le contexte économique de cette période.
Deux autres points sont à souligner quant aux attitudes des jeunes au Québec. D’abord, ils ont une plus grande sensibilité à l’aspect social que les plus vieux, avec un taux de visibilité de l’entrepreneuriat social de 56,2 % chez les 18-24 ans et de 62,9 % chez les 25-34 ans, tandis que ces taux se situent entre 37,5 % et 45,1 % chez les tranches d’âge plus vieilles. Ensuite, en comparant les genres, les chercheurs remarquent que les jeunes femmes ont une forte culture entrepreneuriale, mais s’estiment en général moins compétentes que les jeunes hommes. En conséquence, elles passeraient moins à l’action.
Le Global Entrepreneurship Monitor (GEM)
L’enquête du GEM constitue la plus grande étude comparative portant sur le dynamisme entrepreneurial dans le monde. Jusqu’à aujourd’hui, près d’une centaine d’équipes nationales se sont investies à mesurer l’activité entrepreneuriale aux quatre coins du globe. Depuis 2013, le volet québécois de cette enquête est présenté par des chercheurs de l’INRPME à l’UQTR. Afin de recueillir les données, les chercheurs font répondre un échantillon d’un minimum de 2 000 adultes au Canada et plus de 400 adultes au Québec à un questionnaire standardisé. Les données sont traitées par les experts de l’équipe internationale, pour être finalement acheminées aux équipes nationales afin que celles-ci puissent produire leur rapport.